Avant de se lancer dans une procédure d’adoption, il faut impérativement se poser un certain nombre de questions. On fait le point. Candice Satara-Bartko avec Sophie Dazord, membre de la Fédération française Enfance et Familles d’adoption
Est-ce que je peux adopter ?
C’est évidemment un point important. En France, la loi prévoit un certain nombre de conditions. Deux époux mariés depuis plus de deux ans ou âgés l’un et l’autre de plus de 28 ans, soit toute personne (homme ou femme) âgée de plus de 28 ans peuvent adopter. La France est l’un des rare pays où il n’y a pas de limite d’âge. Toutefois, les conseils de famille, les OAA (organismes autorisés pour l'adoption) et de nombreux pays étrangers n’acceptent pas de confier un bébé à des parents ayant plus de quarante ans. Actuellement, l’adoption n’est pas autorisée aux couples homosexuels. Néanmoins, cette interdiction devrait être levée prochainement. Le Premier ministre a annoncé que le mariage et l’adoption seraient ouverts aux couples de même sexe, dès le premier semestre 2013.
Suis-je prête à adopter ?
Le préalable à toute démarche d’adoption : se demander si on prêt à adopter : « Est-ce que la parentalité adoptive est quelque chose qui est possible pour moi ? » « Vais-je pouvoir devenir pleinement la mère d’un enfant que je n’ai pas porté, qui a eu une histoire avant moi… » Pour certains parents, cela signifie faire le deuil de l’enfant biologique, renoncer aux ressemblances, à l’enracinement généalogique. Parfois, on se rend compte qu’on veut pallier une naissance qui ne vient pas. Or, l’adoption est autre projet. Il est important d’en avoir bien conscience. Aucun enfant au monde ne mérite d’être un deuxième choix.
De quel enfant suis-je capable d’être le parent ?
C’est une problématique fondamentale. « Quel enfant suis-je capable d’adopter ? » Si on ne se sent pas prêt à être le parent d’un enfant de sept ans, alors il ne faut pas adopter cet enfant, car vous ne répondrez pas à ses besoins. Ce n’est ni bon pour vous, ni pour lui. Bien-sûr la réalité ne correspond pas forcément au projet d’origine, il y a un cheminement qui fait que le désir des adoptants peut évoluer. Mais cette question mérite toute votre attention.
Dans quel pays, mon projet d’adoption est-il possible ?
Dès lors que vous savez quel enfant vous souhaiteriez accueillir, interrogez-vous sur le pays dans lequel ce projet d’adoption est possible. Si vous êtes célibataire et que vous voulez adopter un enfant très jeune, la Colombie n’est pas un pays envisageable, parce il ne propose pas d’enfants en bas âge aux célibataires. En Russie, les enfants ont parfois des problèmes de santé. Là encore, demandez-vous si cette spécificité est gérable pour vous. Sur ce point, le site du Service de l’adoption internationale (SAI) propose des fiches pays très complètes, qui pourront vous renseigner.